Chabbath Parachat Vayéra

7, 8 janvier 2005 – 26, 27 tevet 5765

Jérusalem: Paris

Allumage des bougies : 16 h 16 Allumage des bougies : 16 h 51

Sortie de Chabbath: 17 h 31 Sortie de Chabbath : 18 h 06

Très chers amis,

J’ai le plaisir de vous adresser Ledvar Thora

de cette semaine avec lequel nous poursuivons le deuxième chapitre des «Maximes des pères» (Pirké Avoth).

Les commentaires sur le premier chapitre ont fait l’objet d’un livre, le troisième volume de notre série «Dvar Thora».

Dans le but de diffuser encore et toujours le message éternel de la Thora, nous envoyons ce Dvar Thora à des milliers de personnes francophones dans le monde via Internet.

Comme nous vous l’avons déjà annoncé, la Yéchiva

Daat ‘Haïm est désormais installée dans de nouveaux locaux, situés face au Mont Herzl à l’entrée de Bayit Vegan,1, Rehov Hapisga, à Jérusalem(bâtiment Yad Harav Herzog où depuis 40 ans se succèdent les prestigieux commentateurs et chercheurs des 28 tomes de l'Encyclopédie Talmudique et de divers commentaires du Talmud)

Nous comptons sur l’aide de tous nos amis pour pouvoir assumer ce nouveau "challenge" qui permettra à la Yéchiva de poursuivre son essor.

Ici, à Jérusalem, ville éternelle, symbole de la pérennité du peuple juif, nous prions et agissons pour la Délivrance et le Chalom.

Avec notre plus cordial Chabbath Chalom,

Rav Chalom Bettan

MERCI DE NOTER QUE NOUS INTRONISERONS UN

SEPHER THORA

OFFERT PAR MME NINETTE SITRUK

A LA MEMOIRE DE SON EPOUX

MONSIEUR ABRAHAM SITRUK

AU COURS DE L

A SOIREE DE GALA ANNUEL DE NOTRE ASSOCIATION DANS LES SALONS HOCHE A PARIS

LE MERCREDI 9 FEVRIER 2005 – 30 CHEVAT 5765

(RESERVATIONS 0607421604 ou sur DAAT.HAIM@PIXIMEL.COM)

Au nom du saint et vénéré Rabbi Haïm Cohen zt’l

1 Hapisga, Bayit Vegan, Jérusalem Tel : 00 972 2 643 07 20 Fax : 00 972 2 643 07 19

12, rue Notre Dame des Victoires 75002 Paris

Tel: 01 42 27 21 11

Fax: 01 42 27 54 91

Email : daat.haim@piximel.com Site: www.daathaim.org


Lire le monde

Par le Rav Eliahou Elkaïm

La technologie moderne prouve-t-elle la suprématie de l’intellect d’aujourd’hui sur la sagesse ancienne? Le ‘Hafets ‘Haïm découvre, dans la maxime de Rabbi, l’idée contraire…

רבי אומר : איזוהי דרך ישרה שיבר לו האדם ? כל שהיא תפארת לעושה ותפארת לו מן האדם. והוי זהיר במצוה קלה כבחמורה, שאין אתה יודע מתן שכרן של מצוות. והוי מחשב הפסד מיצוה כנגד שכרה, ושכר עברה כנגד הפסדה. והםתכל בשלשה דברים ואין אתה בא לידי עברה. דע מה למעלה ממך. עין רואה, ואוזן שומעת, וכל מעשיך בספר נכתבין.

«Rabbi disait: Quel est le droit chemin que l’homme doit choisir? Tout chemin dont peut s’honorer celui qui le prend, et pour lequel il est honoré par les autres hommes.

Sois attentif à un commandement facile comme à un commandement difficile, car tu ne connais pas la rétribution des commandements. Compare ce que tu pourrais perdre en faisant une bonne action avec la récompense qu’elle te procurera, et compare les avantages que tu obtiendras en faisant un pêché avec la perte que tu en subiras.

Pénètre-toi de ces trois choses et tu ne tomberas pas dans le pêché: sache qu’il y a au-dessus de toi un œil qui voit tout, une oreille qui entend tout, et n’oublie pas que toutes tes actions sont inscrites dans le livre.

»

(Chapitre 2, Michna 1)

Le phénomène qui fait que plus l’humanité avance dans l’histoire et plus elle baisse de niveau est un axiome de base dans la Thora, qui est exprimé par le terme ‘yéridath hadoroth’.

Nous avons eu l’occasion de l’aborder lors de notre étude sur la première Michna des ‘Maximes des Pères’, puisqu’il y est question des différentes phases de la transmission de la Thora.

Cette transmission débute par le dévoilement aux hommes par D.ieu Lui-même de Son message au mont Sinaï, se poursuit à l’époque de la Grande Assemblée, passant par les prophètes, et jusqu’aux derniers maîtres de la Michna, qui étaient tous inspirés par l’esprit divin (roua’h hakodech), et capables de ressusciter les morts (Talmud Avoda Zara 10).

Cette transmission passe ensuite par les maîtres du Talmud et les Richonim, puis les A’haronim jusqu’à nos jours.

Le son et l’image

Mais cette notion de yéridath hadoroth, n’est pas facilement compréhensible pour certains esprits, qui arguent que les découvertes scientifiques de l’ère moderne prouvent l’avancée de l’humanité.

Pour eux, la connaissance humaine va en grandissant, dépassant de beaucoup celle de leurs prédécesseurs, balayant celle de l’Antiquité.

Le ‘Hafets ‘Haïm, qui décéda en 1933 à l’âge de quatre-vingt quinze ans, et put assister aux grandes découvertes du début du siècle, réfute cette option par des arguments puisés dans la Thora elle-même (Epilogue de son ouvrage «Chem Olam).

Il commence son raisonnement en reprenant les exemples pris par certains pour nier la yéridath hadoroth: pour eux, les inventions modernes sont la preuve de la supériorité des générations modernes.

Ces penseurs, impressionnés par la technique, appuyaient leur argumentation sur des exemples tels le télescope (ou plutôt son perfectionnement) qui permet à partir de cette période d’observer des astres situés à des années lumière de notre planète, le téléphone, le phonographe et l’appareil photographique.

Toutes ces inventions prouvent a priori la maîtrise de l’homme sur des éléments aussi abstraits que le son et l’image, chose inconcevable jusque-là.

Le ‘Hafets ‘Haïm leur répond en rapportant l’exemple d’un enseignant qui apprend à lire aux enfants.

Si l’élève est suffisamment intelligent, on pourra lui apprendre le principe des voyelles avec les premiers mots de la ligne. Il saura se servir de ce principe pour lire le texte qui suit.

S’il s’agit d’un élève particulièrement faible, il faudra le soutenir en lui indiquant la phonétique au fur et à mesure du texte, car le principe ne lui suffit pas, il lui faut un long moment d’apprentissage.

C’est ce même concept que nous devons appliquer pour bien comprendre les nouvelles découvertes technologiques.

Ces découvertes sont comme autant d’indications phonétiques, au fur et à mesure de l’histoire.

D.ieu a observé qu’il était nécessaire d’ouvrir l’esprit humain à ces découvertes pour qu’il comprenne que le Créateur possède les moyens de tout voir, de tout entendre, de tout percevoir.

Les textes de la Thora et du Zohar offrent une profusion de textes où il est mentionné que D.ieu voit tout, entend tout et enregistre tout avec une précision, inaccessible à l’homme.

Percevoir même l’imperceptible.

Les générations d’autrefois étaient imbibées d’une foi si profonde que tout ce qui est écrit dans la Thora était accepté sans doute et sans remise en cause, comme une vérité absolue, sans avoir besoin d’une concrétisation matérielle.

Ces hommes n’avaient pas besoin de l’exemple du phonographe ou du magnétophone pour comprendre que D.ieu enregistre tout.

Mais lorsque la foi (émouna) s’est affaiblie, il a fallu passer à une autre méthode.

Le ‘Hafets ‘Haïm reprend les différentes découvertes de la science et découvre dans chacune un élément de la foi.

Le télescope nous permet de réagir face à une recrudescence des apostats et de ceux qui renient leur foi (kefira), considérant que D.ieu est si grand, si éloigné de notre monde matériel, qu’Il a par conséquent d’autres soucis que de diriger notre monde.

C’est pourtant ce qui est clairement exprimé dans les Psaumes:

« Qui, comme l’Eternel notre D.ieu, réside dans les hauteurs, abaisse ses regards sur le ciel et sur la terre?» (113; 5-6)

Avec le télescope, même un esprit un peu lent peut comprendre que si l’homme peut découvrir un instrument qui lui permette de voir l’invisible, D.ieu possède sans aucun doute les moyens pour effacer les distances, et pour percevoir même l’imperceptible.

« Du haut des cieux, l’Eternel promène Ses regards; Il voit tout les fils de l’homme. De la résidence qu’Il s’est réservée, Il dirige son attention sur tous les habitants de la terre» (Psaumes 33; 13-14)

La découverte du téléphone vient renforcer notre foi dans la force de la prière.

Les anciennes générations étaient parfaitement convaincues que D.ieu entend toutes nos prières.

L’affaiblissement de la foi a ébranlé chez beaucoup cette conviction sous prétexte que notre message ne peut parvenir jusqu’aux hauteurs divines.

Et voilà que l’homme découvre qu’il est possible de faire entendre un message à des milliers de kilomètres de distance.

Monde virtuel

La découverte de la photographie vient nous aider à une autre perception spirituelle.

Le Zohar sur la paracha de Béréchit décrit un lieu dans les sphères célestes où tout est photographié, enregistré dans les moindres détails. C’est une réalité qui est également exprimée par de nombreux prophètes.

Dans les générations antérieures, les hommes étaient capables de croire en la véracité absolue de tout ce qui est écrit dans la Thora, et personne ne remettait en cause le fait que nos actes, même cachés, soient filmés et enregistrés par une force céleste.

Lorsque cette foi s’est affaiblie, il a fallu donner à l’homme la possibilité d’observer ce phénomène dans la nature.

Il en va de même pour l’enregistrement des sons.

Nos maîtres affirment que la conversation la plus banale sera retransmise dans l’au-delà, et cela était parfaitement admis par nos ancêtres.

Mais lorsque l’influence de ceux qui ont pour credo «je crois ce que je vois» s’imposa parmi les Juifs, il fallut donner des armes à la foi.

«Comment peut-on reconstituer un son après qu’il ait disparu?», demandaient les esprits «éclairés».

Le phonographe, puis le magnétophone leur donnait une réponse parlante!

Le ‘Hafets ‘Haïm conclut que Rabbi fait allusion à toutes ces notions dans la dernière partie de sa maxime:

‘Sache qu’il y a au-dessus de toi un œil qui voit tout, une oreille qui entend tout, et n’oublie pas que toutes tes actions sont inscrites dans le livre.’

Rabbi nous livre donc, de façon allusive, le message suivant: «Il arrivera une période (la notre, ndlr.), où tu devras te pénétrer de cette idée par un raisonnement logique: ce que l’homme peut faire, son Créateur en est également capable, avec des performances de loin plus éclatantes.»

Ce texte du Hafets ‘Haïm a été écrit au début du siècle dernier, dans les années 20, époque où personne n’aurait pu imaginer un monde virtuel, Internet, des téléphones cellulaires…

Malheureusement, nombreux sont ceux qui ont vu dans ces découvertes les raisons de penser que la foi était une notion dépassée, qui ne concernait que des esprits arriérés, restés à l’époque de l’obscurantisme.

En réalité, ces esprits ‘arriérés’ étaient sans aucun doute des esprits brillants, qui n’avaient pas besoin de phonétique pour lire dans le texte.

Sachons leur ressembler, et comprendre le principe que nous souffle D.ieu, en offrant à notre intelligence des exemples concrets de Sa grandeur…

Chabbath Chalom